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Entorse
de cheville - Explications
Qu'est-ce qu'une
entorse ?
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La définition médicale de l'entorse de cheville est la lésion d'un
ligament n'entraînant pas une perte permanente des rapports normaux d'une
articulation. Ceci distingue l'entorse de la luxation pour laquelle
l'articulation perd ses rapports normaux de façon permanente.
Les ligaments sont des haubans tendus d'un os à un autre autour ou au milieu
de l'articulation. Leurs rôles est de permettre aux surface articulaires de
rester bien en contact lors des mouvements. Ils assurent ainsi la stabilité de
l'articulation. Très souvent, il existe plusieurs faisceaux pour un même
ligament. C'est la lésion de ce ligament qui définit l'entorse.
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Il existe plusieurs stades dans une entorse. La simple distension quand le
ligament est simplement étiré, la rupture d'un faisceau, laissant les autres
faisceaux sains et enfin la rupture de tout le ligament. Suivant l'importance de
la lésion on parlera d'entorse bénigne ou d'entorse grave (en cas de rupture
du ligament).
Le terme d'entorse a un sens différent dans le langage
courant et médical. Dans le langage courant, l'entorse est assimilée à la
survenue d'un traumatisme de cheville en inversion ("le pied est parti vers
l'intérieur") mais ne préjuge pas de la lésion exacte qui peut parfaitement
être une fracture. Dans une "entorse" (en langage courant), on
retrouve environ 15% de fractures). Par la suite, le terme "entorse"
entre guillemets désignera l'entorse au sens familier. |
Qu'est-ce qu'une entorse
de cheville ?
Classiquement, l'entorse de cheville correspond à une
atteinte les ligaments externes entre le tibia, le talus (ancien astragale) et
le calcanéus.
Par extension, on entend par entorse de cheville les entorses de n'importe
quelles
articulations de la cheville et du pied. Plusieurs articulations sont
concernées :
- Articulation talo-crurale (entre le tibia, le talus et
le calcanéus)
avec 2 types d'entorses soit externe (l'entorse classique) soit interne
(beaucoup plus rare)
- Articulation sous-talienne (entre le talus et le
calcanéus) et médio-tarsienne entre le talus, le naviculaire (ex-scaphoide
tarsien) et le cuboïde : entorse du médio-pied, souvent liées,
- Articulation entre naviculaire, 1er métatarsien et les
3 cunéiformes : entorse de Lisfranc
Nous parlerons ici, sauf cas particulier, de l'entorse
externe de cheville concernant le ligament collatéral latéral (ex latéral
externe) de l'articulation talo-crurale qui représente 90% des entorses de
chevilles.
Comment se fait-on une
entorse de cheville ?
De nombreux mécanismes existent pour se faire une entorse
mais le plus classique est le mécanisme d'inversion. Cette inversion survient
lors d'une réception de saut, sur un faux-pas ou en courant et entraîne le
pied vers l'intérieur et le reste de la jambe vers l'extérieur.
Que faire en cas d'entorse ?
1. Que faire en urgence, sur le
terrain
A la suite de la blessure, il faut :
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Arrêter impérativement le sport, la
poursuite du sport pouvant aggraver les lésions. |
Mettre au repos la partie atteinte de
telle façon que le blessé n'ait pas mal. Ceci peut se faire par le
simple arrêt du sport mais peut aussi aller jusqu'à l'immobilisation
par un bandage ou l'interdiction d'appui sur la jambe atteinte. |
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Refroidir la blessure avec de l'eau fraîche ou de la glace (en
ayant soin d'intercaler un linge entre la peau et la glace pour
éviter les brûlures par le froid) afin de diminuer
l'inflammation. |
Mettre en place
un bandage modérément serré et surélever
la partie atteinte par rapport au niveau du thorax pour les entorses qui ont tendance à
gonfler. |
2. Doit-on consulter ? Qui et quand ?
L'idéal est de pouvoir consulter son médecin
habituel en urgence. Si cela n'est pas possible (le soir, les
week-end et jours fériés), deux attitudes sont
possibles :
Si la gêne est peu importante, il est possible de patienter 24
à 48 heures avant de consulter son médecin en
respectant les conseils donnés ci-dessus (les glaçages
peuvent être effectués 3 à 4 fois par jour).
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Sinon une consultation dans un service d'urgences est nécessaire
afin d'éliminer une pathologie grave (fracture par exemple).
Cette consultation n'empêche absolument pas d'aller consulter
son médecin habituel dès que possible afin d'avoir son
avis. En cas d'entorse par exemple, une fois une fracture éliminée,
il est possible de refuser le plâtre et de reconsulter son
médecin ensuite.
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Pourquoi consulter un
médecin ?
L'entorse de cheville est
souvent considérée comme une pathologie bénigne qui va guérir sans problème
même sans soin. Cette pathologie, la plus fréquente en traumatologie du sport,
est sans doute la pathologie la plus mal soignée.
Tout d'abord, comme nous l'avons
vu plus haut, une "entorse" dans le langage familier n'est pas
synonyme d'entorse vraie mais peut être en fait une autre pathologie comme une
fracture, une rupture du tendon d'Achille. Une véritable entorse peut
également s'associer à d'autres lésions qui passeront inaperçues (fracture
parcellaire, lésion tendineuse...). Ne pas faire le bon diagnostic et le
traitement approprié à ces lésions pourra entraîner des séquelles
irréversibles.
D'autre part, l'entorse
nécessite un traitement spécifique et bien conduit en fonction de
l'articulation atteinte, du ligament exact touché et de la gravité de
l'entorse. Une entorse grave externe ne se traite pas comme une entorse
médio-tarsienne.
On voit très souvent lorsque
les entorses sont pas ou mal traitées des douleurs traînantes ou des
gonflements persistants.
Dans la mesure où un diagnostic
médical précis doit être fait, seul un médecin est habilité et possède les
connaissances nécessaires pour effectuer l'examen clinique, pour demander
d'éventuels examens complémentaires (radiographies, échographie) et pour prescrire et
surveiller le traitement adapté à chaque entorse et à chaque patient.
L'attitude consistant à aller
faire directement une radiographie ne nous semble pas une bonne solution. En
effet, les clichés effectués ne seront peut-être pas nécessaires et les
incidences mal adaptées pourront passer à côté d'une lésion. Seul un bon
examen clinique permet de demander les clichés nécessaires
Quel bilan faire devant une
"entorse" de cheville ?
Devant une "entorse" de cheville, une démarche
diagnostique et thérapeutique logique doit être faite. Plusieurs étapes sont
nécessaires :
- Éliminer d'abord une pathologie grave
- Faire le diagnostic précis de l'entorse
- Traiter l'entorse de façon adaptée
1) Éliminer d'abord une pathologie
grave
Devant toute suspicion d'entorse, il
est nécessaire d'éliminer rapidement une pathologie grave nécessitant un
traitement en urgence. C'est la raison pour laquelle, il peut être
nécessaire de consulter en urgence (cf. supra). Un bilan clinique non
traumatisant associé à des radiographies doivent permettre le diagnostic et
le traitement.
2) Faire le diagnostic précis de
l'entorse
Après avoir éliminer une pathologie grave, l'examen
clinique complet permet :
- de connaître l'articulation atteinte
- de définir le ligament exact touché, le faisceau
lésé et l'importance de la lésion (simple distension ou rupture)
On pourra ainsi caractériser l'entorse et la classifier
:
Classiquement, on distingue 3 stades à l'entorse
externe :
- Entorse bénigne : simple distension du ligament
collatéral latéral (LCL)
- Entorse de gravité moyenne du LCL avec rupture d'un
ou de 2 faisceaux du LCL
- Entorse grave du LCL où les 3 faisceaux du LCL sont
rompus
3) Doit-on toujours faire des
radiographies ?
La prudence incite à faire des clichés simples de
cheville (face, profil et 3/4). C'est la seule façon d'être sûr de ne pas
passer à côté d'une fracture associée à l'entorse.
Cependant, lorsque l'entorse est peu importante, le
médecin peut se passer de radiographies.
4) Doit-on faire des radiographies pour le
bilan de gravité de l'entorse ?
Jusqu'à une période récente, des clichés
radiographiques en position forcée (en tiroir antérieur et en varus)
étaient réalisées par certaines équipes pour mettre en évidence la
lésion du ligament. Ce bilan permettait de classer l'entorse en fonction du
déplacement de l'articulation. En théorie, ces clichés étaient
intéressants mais en pratique, fait en urgence sur une cheville douloureuse,
le manque de relâchement minimisait la laxité de cheville. Seuls des
clichés sous anesthésie générale permettait un bilan correct, ce qui
représentait une geste beaucoup trop lourd pour une entorse.
De plus, comme nous le verrons plus loin, un tel bilan
n'est pas nécessaire en dehors de quelques cas bien particulier. Ces bilans
radiographiques en position forcée ne doivent plus être réalisés dans les
entorses fraîches mais réservés aux entorses chroniques.
5) Place de l'échographie
Depuis quelques années, l'échographie est venue
compléter l'examen clinique et les radiographies. Elle permet de visualiser
le ligament atteint et de découvrir des lésions associées (arrachement
osseux, lésion tendineuse...). Du fait de sa parfaite innocuité, il s'agit
d'un examen complémentaire très utile qui permet d'améliorer la précision
du diagnostic d'entorse.
mise à jour 04/09/2015
Pages complémentaires :
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